La stratégie de Paul pour l’évangélisation - Reinhard Bonnke
A l'âge de 27 ans, j'ai posé un pied missionnaire sur le sol africain, et immédiatement les leaders de la mission m'interdirent de prêcher. Pendant un an, on me surveilla et on me donna sans arrêt des instructions et toutes sortes de « stratégies », un joug qui déformait et pesait sur mes épaules.
« Accro » aux grands chiffres
A l'âge de 27 ans, j'ai posé un pied missionnaire sur le sol africain, et immédiatement les leaders de la mission m'interdirent de prêcher. Pendant un an, on me surveilla et on me donna sans arrêt des instructions et toutes sortes de « stratégies », un joug qui déformait et pesait sur mes épaules.
Mais je n'avais de toute façon aucune stratégie en tête. J'étais juste un opportuniste qui se saisissait de n'importe quelle occasion pour transmettre l'Evangile. Dans le passé, les missionnaires soutenus depuis l'Europe n'étaient pas financés pour diriger de grandes campagnes d'évangélisation. Leur domaine d'activités se limitait à la station missionnaire et à gagner des petits groupes ou des individus à Christ. Leur consécration m'impressionnait. Ils s'occupaient souvent de groupes bien plus petits que les églises dont ils auraient pu être les pasteurs dans leur patrie. Pour ma part, il m'arrivait de prêcher à cinq personnes.
Après la deuxième Guerre Mondiale, lorsque l'accès aux différents pays devint plus facile, l'intérêt pour la mission s'intensifia et amena le concept de la « stratégie de Paul pour l'évangélisation », qui se concentra surtout dans les grands centres urbains.
Beaucoup ont laissé entendre que j'étais « accro aux grands chiffres ». Oui ! Ne devrions-nous pas l'être tous ? Jésus nous a dit d'apporter l'Evangile à toute créature dans le monde entier. « A toute créature ! » Il existe aujourd'hui un nombre effrayant de ces créatures ! Plus de six milliards en ce moment. Tout impact notoire de l'Evangile implique de grands chiffres. Un réveil signifie de grands chiffres. On ne peut vider un océan avec une cuillère.
Paul voulait de grands chiffres ; son but était d'atteindre un maximum de nouveaux convertis. Ephèse, Corinthe, Rome, et même l'Espagne… et son chemin fut ponctué par les victoires de l'Evangile. Il ne pouvait pas visiter chaque ville. Il nous en laissa beaucoup : Berlin, Londres, Istanbul, Moscou, Paris, Helsinki… Nous planifions à l'aide d'ordinateurs, de cartes et de dates, cherchant à comprendre la pensée de Christ pour atteindre une efficacité maximum. Et un grand écrou a besoin d'une grande clé.
Oui, je sais, les petites clés sont également nécessaires et ont la même importance. C'est pourquoi, nous organisons des conférences « Fire », parallèlement à nos campagnes d'évangélisation, dans lesquelles nous préparons des dizaines de milliers d'ouvriers pour accomplir la grande Mission que Jésus a confiée à Ses disciples. Nous avons besoin de plus d'évangélistes. Ils ne sont pas en compétition.
Eternellement précieux
L'être humain est précieux éternellement car Christ l'a cherché dans la souffrance, le sang et l'amour. Il le cherche même au prix de la mort sur la croix. Le bon d'achat de son acquisition est dans ses mains – ses blessures. Si nous étions sensibles à ce que Lui a coûté le salut des perdus, voudrions-nous autre chose que ce qu'Il veut ?
Quel encouragement ! Dans Jean 21, les disciples attrapèrent « 153 grands poissons » mais Pierre lâcha le filet lorsqu'il entendit que Jésus se trouvait sur le rivage. Là, il vit que le Seigneur avait bien plus de poissons sur le feu qu'il avait allumé. Lorsque Dieu commença à bénir à Lesotho, je dus également lâcher ma prise comme Pierre et à ma grande surprise je découvris que Jésus avait d'autres poissons. Quelques mois plus tard, j'allai dans une ville et vis les premiers signes : 10.000 précieuses personnes prirent une décision pour Christ.
La prédication de Jésus et des apôtres était directe, n'incitait pas à la discussion, mais avait de l'autorité : « Repentez-vous et croyez ». Nous devons sortir avec audace des tentatives de dissimulation, de nos masques de politesse et insister sur les revendications de Christ pour ce monde. Que la lumière de l'Evangile brille !
Un jour, un ambassadeur Allemand me donna un conseil : « en Allemagne, on ne peut pas prêcher aussi directement qu'en Afrique… » Je répondis : « Monsieur, vous êtes un diplomate ; moi je suis un évangéliste ! » Chaque génération a besoin de renouveau et voilà ce que nous devons faire – pas de la diplomatie. La Parole de Dieu doit être proclamée sans détour. Nous ne sommes pas envoyés pour négocier et faire des compromis avec le monde. L'Evangile n'est pas une alternative ; c'est un ultimatum lancé par Dieu.
Harmonie du moment et des moyens
La stratégie de l'Apôtre se résumait ainsi : « Que je puisse par tous les moyens en sauver quelques uns ». Il n'avait qu'un seul but, il était entreprenant, il avait des idées, et il savait utiliser le moment et les moyens. Au début en Afrique, je réalisai que la « méthode missionnaire » courante à l'époque demanderait des milliers d'années pour atteindre un quart du continent et que je n'en aurais pas le temps. Le monde a désespérément besoin du Seigneur.
Si certaines méthodes ne fonctionnent pas, il faut s'en débarrasser. Les méthodes ne sont pas sacro-saintes. Être fidèle ne signifie pas s'attacher à des systèmes désuets. Etre fidèle signifie être plein d'imagination, d'audace et de foi. La stratégie de Paul se basait sur l'amour et non sur la croissance et le « business » des églises. L'amour est créatif.
Paul planta l'Evangile dans des endroits à grande densité démographique, mais ne s'écarta jamais de sa compréhension de la volonté de Dieu. Plus d'une demi douzaine de fois dans les Actes des Apôtres, le Saint-Esprit le détourna de ses intentions personnelles. Son virage très critiqué en direction de l'Europe plutôt que de l'Asie, de l'Est vers l'Ouest, d'une civilisation vers une autre, vint par un rêve !
Et ses premiers efforts pour l'évangélisation furent dirigés vers des femmes sur les rives d'une rivière à Philippe.
Le Saint-Esprit l'avertit qu'il serait emprisonné à Jérusalem, mais il était sûr que Dieu voulait qu'il soit à Rome. Ce fut un cheminement bien difficile, qui commença par deux années de « silence » dans une prison à Caesarée, mais il avait appris à être content.
Nous ne sommes pas des wagons sur des rails
Le Nouveau Testament ne nous donne aucune directive, méthode ou forme d'organisation obligatoires. Dieu nous fait confiance, nous donne de la sagesse, et bénit ce que nous faisons. Nous ne sommes pas des wagons posés sur des rails, mais des âmes libres, non des chevaux bridés avec un frein et un mors, comme nous rappelle le Psaumes 32. Avec des plans divins tout prêts, il ne faudrait pas de sagesse, mais la Bible décrit la sagesse comme étant « primordiale ». Dieu honore notre œuvre lorsque celle-ci s'aligne avec Lui dans Son œuvre principale de salut.
Jésus dit à ses disciples de commencer à Jérusalem puis dans toute la Judée, la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre ; mais pendant 20 ans, les Douze Disciples restèrent à Jérusalem à proximité du temple. Paul, quant à lui, était sur les eaux mouvementées des nations, jetant son filet. Et l'histoire se souvient surtout de l'entrée de Paul en Europe. Il planta des églises, une ville après l'autre, et utilisa ces mêmes églises pour devenir des centres de distributions de ses épîtres qui contenaient des vérités qui sont restées gravées dans la culture occidentale jusqu'à aujourd'hui. Sa « ligne directrice » :
C'est une vérité qui révolutionna la pensée et la philosophie païenne de l'époque.
Ephésiens 4 mentionne cinq dons de grâce et l'évangéliste est l'un d'eux. Il y a d'autres dons. L'église est un corps qui a beaucoup de membres et chacun est indispensable. Bien peu sont aptes à adopter la stratégie d'aller de ville en ville comme Paul, mais nous fonctionnons ensemble dans le corps.
Dans notre monde matérialiste, Dieu nous demande aussi bien des choses matérielles que spirituelles. Sa volonté a une envergure globale. Dieu donna Son Fils au monde et maintenant Il fait cadeau de nous au monde. Il ne nous dit pas comment vous et moi nous pouvons devenir ce don, mais c'est ce que nous devons être – et pouvons être.
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